Haiti

Press Release

8 December, 2021
  • Haiti downgraded from ‘obstructed’ to ‘repressed’
  • Concerns over rising insecurity and political uncertainty
  • Right to peacefully assemble is under threat

Haiti has been downgraded from ‘obstructed’ to ‘repressed’ in a new report by the CIVICUS Monitor, a global research collaboration that rates and tracks fundamental freedoms in 197 countries and territories. According to the report, People Power Under Attack 2021, combined political, humanitarian and security crises have led to the downgrade.

A ‘repressed’ rating means civic freedoms, including the freedoms of expression, assembly and association, are significantly constrained in Haiti. It is the second-worst rating a country can receive and other repressed countries include Colombia, Myanmar, Russia and Venezuela.

The CIVICUS Monitor is particularly concerned about the unsafe environment for civil society, human rights defenders and journalists. Before his assassination in July 2021, President Jovenel Moïse had been ruling by decree for over a year in the absence of an elected legislature. Amid the enduring political crisis, civil society actors were attacked and harassed with impunity. Human rights defenders and journalists were killed in reprisal for their work. Reporters covering demonstrations were often targeted by police. In January 2021 alone, at least five journalists were injured covering anti-government demonstrations.

We are also concerned about the violent suppression of protests. In recent years, thousands have taken to the streets to protest the government and the country’s increasingly arduous living conditions. They were often met with repression, including the indiscriminate use of tear gas and firearms by police dispersing demonstrations. In November 2020, for instance, one protester was shot in the head and eight others were admitted to hospital with bullet wounds during anti-government protests. More recently, protests against fuel shortages and gang violence have faced excessive force.

Spiralling insecurity, and humanitarian and political crises have compounded the present situation. At least twice in 2021, Doctors Without Borders was forced to temporarily close healthcare facilities because of robberies and clashes between armed groups. Against this increasingly volatile backdrop, humanitarian groups have struggled to conduct post-earthquake relief efforts safely.

“In recent years, the need to maintain public order and tackle insecurity were used as excuses to constrain fundamental rights in Haiti. This was reflected in practices such as the frequent violent attacks on journalists and the suppression of protests,” said Débora Leão, Americas Civic Space Researcher at CIVICUS, “Going forward, authorities must recognise the importance of guaranteeing a safe environment for the exercise of freedoms of expression, peaceful assembly and association.”

Before President Moïse’s assassination in July 2021, he had taken steps to erode Haiti’s democratic institutions and attempted to replace its constitution. His government also acted to place further restrictions on Haitians’ right to peacefully assemble. A government decree passed in November 2020, the Decree for the Reinforcement of Public Security, expanded the definition of ‘terrorism’ and its associated punishments. The decree criminalised common protest tactics, such as blocking roads. Persons convicted of ‘terrorist’ acts could face up to 50 years in jail.

In the wake of Moïse’s killing and the postponement of presidential elections, local civil society has pushed for a transitional government to re-establish Haiti’s democratic infrastructure. They have been key voices demanding meaningful public participation and local solutions to respond to the country’s multiple crises.

“Civil society has a vital role, not only in supporting Haiti’s efforts to recover and provide aid to those most in need but also in rebuilding its institutions and paving the way for free and fair elections,” said Leão.

Over twenty organisations collaborate on the CIVICUS Monitor, providing evidence and research that help us target countries where civic freedoms are at risk. The Monitor has posted more than 550 civic space updates in the last year, which are analysed in People Power Under Attack 2021.

Civic freedoms in 197 countries and territories are categorised as either closed, repressed, obstructed, narrowed or open, based on a methodology that combines several sources of data on the freedoms of association, peaceful assembly and expression.

Haiti is now rated ‘repressed’ on the CIVICUS Monitor. 49 other countries have this rating. Visit Haiti’s homepage on the CIVICUS Monitor to find out more and check back regularly for the latest updates.

INTERVIEWS

For more information or to arrange an interview, please contact:

matthew.reading-smith@civicus.org and media@civicus.org


8 Décembre, 2021
  • Haïti passe de la catégorie « obstrué » à « réprimé »
  • Inquiétudes concernant l'insécurité croissante et l'incertitude politique
  • Le droit de se réunir pacifiquement est menacé

Haïti est descendue de la catégorie « obstrué » à « réprimé » dans le nouveau rapport du Monitor CIVICUS, un projet collaboratif de recherche international chargé d'évaluer et de faire un suivi du respect des libertés fondamentales dans 197 pays et territoires. Selon le rapport intitulé « Le pouvoir du peuple sous attaque 2021 », c'est l'addition de crises politiques, humanitaires et sécuritaires qui a conduit à la dégradation de son classement.

L'inclusion de Haïti dans la catégorie « réprimé » signifie que les libertés civiques, notamment les libertés d'expression, de réunion et d'association, y sont considérablement restreintes. Il s'agit de l'avant dernière place qu'un pays puisse se voir attribuer dans le classement. Parmi les pays classés comme réprimés figurent également la Colombie, la Birmanie, la Russie et le Venezuela.

Le CIVICUS Monitor est particulièrement préoccupé par l'insécurité à laquelle sont confrontés les journalistes, les défenseurs des droits de l'homme et la société civile. Avant son assassinat en juillet 2021, le président Jovenel Moïse gouvernait par décret depuis plus d'un an, en l'absence d'une assemblée législative élue. Dans un contexte marqué par une crise politique persistante, les acteurs de la société civile ont été attaqués et harcelés en toute impunité. Défenseurs des droits de l'homme et journalistes ont été assassinés en représailles pour leur travail et la police a souvent ciblé les reporters couvrant les manifestations. Au moins cinq journalistes ont été blessés en couvrant des manifestations contre le gouvernement, rien qu'en janvier 2021.

Nous sommes également préoccupés par la répression violente des manifestations. Ces dernières années, des milliers de personnes sont descendues dans la rue pour protester contre le gouvernement et les conditions de vie de plus en plus pénibles dans le pays. Souvent elles ont été réprimées, notamment au moyen d'un usage aveugle de gaz lacrymogènes et d'armes à feu par la police pour les disperser. En novembre 2020, par exemple, un manifestant a été abattu d'une balle dans la tête et huit autres ont été emmenés à l'hôpital pour des blessures par balle lors de manifestations contre le gouvernement. Plus récemment, les manifestations contre la pénurie de carburant et la violence des gangs ont été réprimées avec une force excessive.

L'insécurité grandissante et les crises humanitaires et politiques ont aggravé la situation actuelle. Au moins à deux occasions en 2021, Médecins sans frontières a été contraint de fermer temporairement des centres de soins en raison de vols et d'affrontements entre groupes armés. Dans ce contexte de plus en plus instable, il a été difficile pour les groupes humanitaires de mener leurs opérations de secours après le séisme en toute sécurité.

« Ces dernières années, la nécessité de maintenir l'ordre public et de lutter contre l'insécurité a été utilisée comme prétexte pour restreindre les droits fondamentaux en Haïti. Cela s'est traduit par des attaques violentes fréquentes contre les journalistes et par la répression des manifestations », explique Déborah Leão, chercheuse sur l'espace civique des Amériques chez CIVICUS. « À l'avenir, les autorités doivent reconnaître qu'il est important de garantir un environnement sûr pour l'exercice des libertés d'expression, de réunion pacifique et d'association ».

Avant son assassinat en juillet 2021, le président Moïse avait pris des mesures pour affaiblir les institutions démocratiques d'Haïti et avait tenté de remplacer la constitution. Son gouvernement avait également cherché à restreindre davantage le droit des Haïtiens à se réunir de manière pacifique. En novembre 2020, le gouvernement a adopté le Décret pour le renforcement de la sécurité publique, qui a élargi la définition de « terrorisme » et les sanctions qui y sont associées. Ce décret a criminalisé des actions de contestation courantes, comme le blocage des voies publiques. Les personnes reconnues coupables d'actes « terroristes » risquent jusqu'à cinquante ans de prison.

À la suite de l'assassinat du président Moïse et du report des élections présidentielles, la société civile locale a fait pression pour la mise en place d'un gouvernement de transition afin de rétablir l'infrastructure démocratique d'Haïti. Ses membres ont été les principales voix à réclamer une participation publique significative et des solutions locales pour répondre aux multiples crises que traverse le pays.

« La société civile a un rôle vital à jouer, non seulement pour soutenir les efforts de redressement d'Haïti et pour fournir de l'aide aux plus démunis, mais aussi pour reconstruire ses institutions et ouvrir la voie à des élections libres et équitables », affirme Déborah Leão.

Plus de vingt organisations collaborent au sein du Monitor CIVICUS et fournissent des preuves et des recherches qui nous aident à cibler les pays où les libertés civiques sont en danger. L'année dernière, le Monitor CIVICUS a publié plus de 550 mises à jour sur l'espace civique, lesquelles sont analysées dans le rapport « Le pouvoir du peuple sous attaque 2021 ».

Les libertés civiques de 197 pays et territoires ont été classées dans une des cinq catégories disponibles — fermé, réprimé, obstrué, rétréci ou ouvert — selon une méthodologie qui combine plusieurs sources de données sur les libertés d'association, de réunion pacifique et d'expression.

Haïti est désormais placée dans la catégorie « réprimé » du classement du Monitor CIVICUS, de même que quarante-huit autres pays. Pour obtenir davantage d'informations, visitez la page consacrée à Haïti sur le CIVICUS Monitor et n'hésitez pas à y retourner régulièrement pour consulter les dernières mises à jour.

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